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Tsigane converti aux vertus du « hot » américain, Django est l’une des personnalités les plus emblématiques du foisonnement cosmopolite qui anima la capitale aux grandes heures de l’entre-deux-guerres. Premier soliste majeur à apparaître sur le sol européen, son influence sur la place de la guitare dans le jazz fut considérable mais il reste au-delà l’une des voix les plus originales de toute son histoire, dont l’influence est encore nettement perceptible.
Auréolé de la liberté chère à ses frères tsiganes, indépendant et fantasque, Django Reinhardt (1910-1953) a fasciné ses contemporains par la manière dont son éclatante virtuosité a triomphé de son handicap, faisant oublier qu’il avait perdu, à l’âge de dix-huit ans, l’usage de deux doigts de la main gauche (l’annulaire et l’auriculaire) dans l’incendie de sa roulotte. Un comble pour un guitariste, et un vertige pour tous ses confrères que médusent encore sa phénoménale technique et les ressources mises en oeuvre pour transcender ce coup du sort. Exemplaire par sa détermination, Django est devenu le héros de tout un peuple et a donné naissance à un style nouveau – le jazz manouche, qui porte le nom des siens – après avoir partagé la scène avec certains des plus importants créateurs du jazz : Coleman Hawkins, Duke Ellington ou Dizzy Gillespie, pour ne citer que les plus illustres. Sa notoriété allait jusqu’aux États-Unis, qui virent dans ce Gypsy qui ne parlait pas anglais et vivait en caravane, un symbole d’excentricité française !
L’exposition sur Django Reinhardt est à découvrir à la Cité de la Musique du 6 octobre au 23 janvier 2013. A noter qu’une version itinérante de l’expo sera disponible à partir de la mi-novembre, sur demande.
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Source : dossier de presse, Cité de la Musique